Aldaaron – Par-delà les cimes

Style : Black metal pagan

Label : Paragon Records / Ordre du Givre Records

Localisation : France

Sortie : 5 avril 2025

Tout entier dédié aux terres alpestres, le black metal et l’univers d’Aldaaron sont de ceux qui me caressent dans le sens du poil tant ses accents épiques, mélodiques et mélancoliques flattent mes propres inclinaisons.

Du coup quand le groupe grenoblois a sorti son cinquième album il y a quelques semaines, le coup de cœur a été immédiat ; un peu comme il l’avait été pour « Arcane Mountain Cult » et « Majestic Heights, Melancholic Depths » en un temps pas si lointain.

Tête pensante et agissante du projet, Ioldar s’est attelé à l’écriture des quatre amples compositions de « Par-delà les cimes ». Comme à l’habitude, il a aussi reçu le renfort de Voldr pour les parties leads des guitares. On ne change pas une équipe qui gagne.

L’artwork s’orne d’un de ces paysages montagneux très répandus dans le style, classique mais toujours classieux. Rajoutons que l’album est dédié à Thøl qui, un temps, avait tenu la basse dans la première partie de carrière du groupe.

Pour ouvrir ce cinquième opus, l’ascension commence donc avec « Antediluvian Prophecies » qui nous met dans le dur très rapidement avec une atmosphère épique et glacial à vous couper le souffle. Les guitares sont acérées et mélodiques comme elles se doivent, le chant n’est pas en reste avec ses accents particulièrement véhéments. La tension monte encore d’un cran avec « Frozen Shadow of the Exalted Sun ». Tout au long de ses dix minutes, cette compostion nous fait passer par bien des états en amenant dans nos oreilles les sensations de ces rudes sentiers alpestres et des bourrasques qui les balaient.

« Chant d’hiver et de solitude » se singularise par une ambiance plus contemplative avec de conséquentes lignes de chœurs qui n’altèrent en rien la rudesse du black metal d’Aldaaron. On s’imagine volontiers arrivé seul au sommet de quelque hauteur, enivré par l’effort, l’altitude et la beauté sévère de ces paysages minéraux où l’on peut encore ressentir la toute puissance d’une nature.

« Under the Icy, Memories Fade Away » est un peu dans la même tonalité à ceci près que, plus que les chœurs, ce sont les leads, quelques notes de guitare sèche et même de violon qui donnent à ce dernier titre une touche plus mélancolique. C'est un peu comme s’il fallait se résigner à descendre et quitter les sommets. Toutefois si mélancolie il y a, elle côtoie encore et toujours quelques sévères emballements rythmiques. Une composition pleine de contrastes qui referme donc idéalement cet album qui n’en manquait déjà pas.

Pour finir, et comme souvent, « Par-delà les cimes » est un sans faute. Quand il est aussi profondément bien inspiré et sincère ce black metal épique et mélodique possède un souffle qui le rend irrésistible. Autant de qualités dont Aldaaron ne manque pas.