
Genre : depressive suicidal black metal
Label : Remparts Productions
Localisation : Kazakhstan
Sortie : 31 mars 2024
Le black metal arrive encore parfois à se révéler plein de surprises et voit surgir des formations que l’on attendait pas et encore moins à cet endroit. Aforgomon nous vient ainsi du lointain Kazakhstan. C’est un one man band qui officie dans un registre black metal dépressif. L’an dernier, il s’est associé au label français Remparts Productions pour sortir son premier album : « Desperate Echo of the Timeless ». Dans quelques jours maintenant, le groupe va sortir son deuxième opus et vue la qualité du premier, on est assez impatient de découvrir la suite.
L’objet se présentait à nous sous un artwork surprenant assez éloigné de ce que l’on trouve habituellement dans le genre. Ni beau ni laid, on comprenait que ce n’était pas forcément la priorité de Aforgomon, l’essentiellement se trouvant dans la musique.
De « Come, Keeper of the Gate » à « Hail of Careless Skies » c’était une longue chape de plomb qui allait s’abattre impitoyablement avec un son notablement bon mettant en valeur chaque élément de l’instrumentation. Nous n’étions pas ici sur un dsbm crado ou maigrelets mais plutôt dans une musique cultivant une forme d’esthétique ténébreuse.
La première partie de l’album nous entraînait dans des ambiances lourdes, très lourdes même avec un son de guitare et un chant épais. Les morceaux prenaient le temps de se développer, principalement sur un mode mid tempo, ponctué de quelques pointes de rage. L’ensemble suintait d’une noirceur âcre un peu comme le dark metal du Bethlehem des vieilles années.
Ces atmosphères accablantes et délétères n’auraient toutefois pas été complètes sans quelques petits raies d’une lumière blafarde : mélodies maladives de piano (Come, Keeper of the Gate), voix fantomatiques ou encore un solo à vous fracasser l’âme sur « Do Not Lay Flowers On my Grave ». Aforgomon se montrait véritablement prenant. Le morceau « The Curse of Tempest Mountain » s’ouvrait même sur des ambiances club de jazz blafard avec une basse bien ronde et de nouveau quelques notes de piano.
Dans la seconde partie de l’album (à partir de « A Captivating Moment of Fatal Fate »), Aforgomon retrouvait presque quelques couleurs avec des cadences presque entraînantes comme le dsbm sait paradoxalement en faire. Toutefois si le rythme était plus vigoureux, la valse restait toujours des plus chaotiques, elle se nourrissait de mélodies éthérées et elle était toujours hantée par ce chant déchirant et rugueux. Il y avait dans cette seconde partie d’album des petits airs enivrants qui n’était pas sans rappeler les Australiens de Advent Sorrow. L’instrumental « Desperate Echo of Timeless » sonnait toutefois l’heure de la gueule de bois avec le retour à une ambiance plus morne avec un final chaotique.
Alors avec son artwork et son logo qu’on aurai pu croire sorti de l’imaginaire d’un groupe de grind ou de death, cet album de Aforgomon ne payait peut-être pas de mine mais sa musique comportait nombre de moments poignants. Probablement une des plus belles découvertes de l’année 2024.
Tracklist :
1. Intro (00:44)
2. Come, Keeper of the Gate (06:46)
3. The Curse of Tempest Mountain (05:49)
4. Do Not Lay Flowers On my Grave (08:23)
5. A Captivating Moment of Fatal Fate (08:28)
6. Don’t Die my Hope (09:27)
7. Voices in Head (05:18)
8. The Anchor of Vicious Trought (08:36)
9. Desperate Echo of Timelessness (02:57)
10. A Hail of Careless Skies (05:09)
Disponible sur :
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