Skuggor / À Répit – Requiems to the Moon.

Style : black metal

Label : Naturmacht Productions

Localisation : Italie (À Répit), Suède (Skuggor)

Sortie : 15 novembre 2024

Alors que Skuggor vient de sortir son troisième album pas plus tard que la semaine dernière, faisons un petit pas en arrière pour jeter une oreille, et même deux, sur ce split sorti en novembre dernier chez Naturmacht Productions.

Intitulé « Requiems to the Moon », il voyait Skuggor et le duo italien À Répit proposer chacun trois titres comme autant de déclinaisons rituelles à la nature et à la lune si on s’en fie au titre.

Ayant beaucoup apprécié l’album « Whispers of Ancient Spells » de Skuggor, ce split ne pouvait qu’éveiller une certaine forme de curiosité. Le premier titre « As Mist Seeps In », ne démérite pas avec son black metal rampant ornée de claviers mais «Moonlight Gazing » me paraît plus convaincant encore avec ce côté hypnotique et onirique à mi chemin entre Burzum et Faidra.  Des trois morceaux composés par l’entité suédoise, « Bleak I » est sûrement le plus minimaliste avec sa voix rauque psalmodiant ses paroles sur un riff et une petite mélodie qui sont répétés à l’envie.

Les trois titres suivant sont l’œuvre de À Répit, un duo établi dans la vallée d’Aoste et le Piémont, qui a déjà sorti trois albums (dont deux chez Naturmacht Productions). Après une courte mise en place, « Passaggio » donne à écouter un black metal plus acérée et rapide. Point commun avec Skuggor, les claviers amènent eux aussi une ambiance onirique et hypnotique, le chant en Italien et la musique en générale sont assez typées années 90, c’est loin d’être désagréable. Le titre suivant, « Venerazione » est très différent, beaucoup plus long avec ses douze minutes et surtout beaucoup plus contrasté. Grosso modo le titre va crescendo : il débute dans des sonorités quasi ambiantes avec une mélodie de piano accompagnée d’un chant clair et de quelques lignes de guitare acoustique. Peu à peu la chanson forcit légèrement et prend des teintes folk voire très légèrement black. Globalement la musique est plutôt agréable quand bien même quelques lignes de chant semblent un peu plus laborieuses. Enfin la piste passe presque sans prévenir dans un black metal plus affirmé pour se terminer de nouveau sur quelques notes de piano. Une composition intéressante mais un peu déroutante par moment. « Forma Mentis » qui vient clore ce split album revient à quelque chose de plus habituel avec un motif mélodique et des claviers lui donnant un côté médiéval tout autant que Dungeon Synth.

Au final, ces six incantations réunies constituent plutôt une belle offrande. Il y a des choses prenantes et même surprenantes. D’autres peuvent paraître plus classiques où attendues mais sans jamais être désagréables. Je ne sais pas si la Lune a répondu favorablement à ces requiems, mais les groupes y ont mis du cœur.