Nornír – Skuld (2023)

Style : black metal

Label : Northern Silence Productions

Localisation : Allemagne

Sortie : 1^er décembre 2023

Né en 2014, Nornír n’est peut-être pas le groupe le plus prolifique en termes de sorties ; par contre quand il sort un disque, on sait que celui-ci va être de qualité. « Skuld » était seulement le deuxième album de cette formation allemande et sortait chez Northern Silence Productions.

Ce disque marquait aussi la fin d’une trilogie dédiée aux trois nornes de la mythologie norvégienne, en l’occurrence : Urd  (pour le premier EP de 2017), Verdandi (pour le premier album de 2019) et donc Skuld.

Alors que Urd représente le passé et Verdandi le présent, Skuld ,elle, incarne ce qui va advenir. Avec cet opus Nornír abordait donc la chute d’un monde voué à disparaître. C’était d’ailleurs sur des sonorités prophétiques qui s’ouvrait cet opus avec de forts accents folk et nordiques. Ces passages ou ces pistes plus atmosphériques, on allait les retrouver à plusieurs reprises dans l’album, elles s’imbriquaient dans un ensemble plus foncièrement black metal. Loin d’être de simples interludes ornementatifs ces ambiances se fondaient bien dans le tableau général dépeint au travers de cet opus. « Helvegen », l’un des titres mêlant ces sonorités, était une reprise de Wardruna. Très réussie cette composition comprenait une première partie acoustique assez fidèle à l’originale et une seconde beaucoup plus hargneuse.

Pour le reste Nornír continuait d’évoluer dans un black qui transpirait la Scandinavie par tous les pores avec un riffing glacial et des motifs mélodiques virevoltant comme des cristaux de glace. Assez classique dans sa forme, ce black metal s’avèrait millimétré avec des compositions variées et homogènes. Sauf à jouer les blasés, il était assez difficile de ne pas succomber à ces sonorités tant elle étaient efficaces et impitoyables.

Là où le groupe se détachait probablement le plus des autres formations, c’était une nouvelle fois au niveau de la voix de sa chanteuse, Lethian, dont la rage emportait tout sur son passage. Du high scream en passant par les tonalités plus rauques ou solennelles, c’était un doux euphémisme que d’affirmer qu’elle habitait littéralement l’album.

Avec « Skuld », Nornír proposait donc un album abouti, à l’intensité remarquable. A l’image de l’artwork, la tonalité était résolument très sombre, très agressive tout en se parant de nuances de folk nordique bien intégrées. Un album et une trilogie dans lesquels il fait bon remettre ses oreilles en attendant la suite.