LVME - Of Sinful Nature (2024)

Genre : black metal

Label : NoEvDia

Localisation : ?

Sortie : 16 février 2024

LVME est de ces formations dont les membres nous sont inconnus. Quelques noms ont vaguement été évoqués à droite, à gauche, mais cela est restéà l’état de supputations. Ce qui était certain, c'était que groupe pratiquait un black metal d’obédience occulte tout du moins fortement marqué par cette veine ritualiste.

Cet album intitulé "Of Sinful Nature" était sorti l'an dernier chez Norma Evangelium Diaboli (ou NoEvDia pour les intimes), maison bien connue pour abriter Deathspell Omega et d’autres groupes très qualitatifs (Funeral Mist, Misþyrming…) . Ce label n’a jamais eu l’habitude de signer des groupes à tour de bras privilégiant la qualité à la quantité. Donc forcément, le fait qu'il se soit penché sur LVME ne pouvait qu’attiser une certaine curiosité.

Dans un genre très encombré et assez stéréotypé, LVME réussissait là où beaucoup d’autres échouaient. Pourquoi? Parce que d’emblée le groupe parvenait à proposer une musique qui accrochait l’oreille. Non qu’elle était facile ou racoleuse. Mais que dès les premières notes de « The Venomous Fire », on ressentait ce petit déclic qui faisait que la porte s’ouvrait et que l’on s’y engouffrait volontiers. Cela tenait à la puissance de l’instrumentation à la fois massive et toute en clarté . Cela tenait aussi au chant tout à fait prenant par la conviction que son auteur parvenait à mettre dedans. La qualité de la production devait également être soulignée laissant respirer chacun des instruments tout en donnant à l’ensemble une cohérence et une efficacité redoutable.

On pouvait déguster les cinq compositions dans leur globalité comme porter son attention sur les mélodies, les légères dissonances, les circonvolutions de la basse, le chant glacial ou cette batterie qui donnait bien plus que la cadence et s’avèrait être un instrument à part entière.

Outre la sonorité générale de l’album, LVME savait par ailleurs amener des respirations dans ses compositions avec de courtes transitions entre chacun des morceaux, quelques chœurs masculins par ci, quelques voix féminines par là, mais jamais dans l’excès, tout en finesse. Les breaks ou les parties plus atmosphériques que l’on trouvait sur un morceau comme « Without Light nor Guide » ne dérogeaient pas à la qualité de l’ensemble. Là encore le groupe se distinguait par cette capacité à proposer quelque chose qui était à la fois très travaillé tout en sonnant de manière naturelle.

L’un dans l’autre les trois quarts d’heure de « Of Sinful Nature » passaient comme d’un rien et sans le moindre passage à vide. Est-ce le timbre du chanteur ou certaines ambiances musicales ? Mais toujours était-il que cet album parvenait à captiver l'attention. LVME nous offrait donc ici un album de haute volée.