Winterfylleth – The Imperious Horizon (2024)

Genre :black metal épique et mélodique

Label : Candlelight Records

Localisation : Grande Bretagne

Sortie : 13 septembre 2024

Voici un album qui était attendu. Quatre ans cela commençait à faire un petit peu long... quand bien même il y avait déjà sept albums de Winterfylleth à se passer et à se repasser.

Mais enfin il était là, avec sa pochette montagneuse et hivernale. Les montagnes, ça a souvent été un leitmotiv chez Winterfylleth mais on ne les avait encore jamais eu sous ces teintes glacées (à l’exception peut-être du split avec Drudkh mais c’était une peinture et non une photographie). D’emblée le quintet britannique se plaçait à la fois dans une forme de continuité et de changements, ce qui était, finalement, un assez bon résumé de « The Imperious Horizon ».

Cet équilibre entre continuité et évolutions c’est toujours un exercice un peu difficile pour... les fans. Moins pour les groupes qui (sauf exception) éprouvent de manière naturelle, et pas forcément calculée, le besoin de faire évoluer leur musique...quitte à bousculer quelque peu leur fan base parfois.

Par exemple, que pouvait bien attendre un fan de Winterfylleth ? Du black épique bien sur ! Des mélodies aussi! Des ambiances majestueuses chargées d’histoire et illuminées de paysages grandioses. Et bien «The Imperious Horizons » offrait tout cela et ne défrisait donc pas les inconditionnels du groupe.

Ces marqueurs, qui ont fait une bonne partie de l’identité du groupe, Winterfylleth était parvenu, non seulement à les préserver, mais surtout à les magnifier. C’était particulièrement le cas des mélodies de guitares qui ont encore gagné en magnificence et tutoyaient les sommets. Un travail bien mis en valeur par la production où, là aussi, le groupe avait apporté un soin particulier aux arrangement, au mixage et à toutes ces petites choses techniques. Cela était notable pour les guitares mais l’était tout autant sur d’autres aspects. On pouvait prendre les claviers par exemple : ils n’avaient jamais été aussi présents ou mis en valeur que dans cet album. Cela ne signifiait pas que Winterfylleth donnait dans le tartinage de synthé. Non, au contraire les Anglais les intègraient si parfaitement à l’ensemble qu’ils soulignaient encore plus la profondeur et la beauté des atmosphères développées. En témoignaient la chanson éponyme ou encore « In Silent Grace » dans laquelle Alan Averill de Primordial venait prêter sa voix.

Magnificence, grandeur, beauté...tout cela était donc prégnant dans « The Imperious Horizons »...mais n’allez pas croire pour autant que Winterfylleth avait remisé au placard sa colère et sa rage. Car derrière la plus belle face d’une montagne, il y aussi celle qui est cachée des rayons du soleil et reste tapie dans l’ombre et le froid. Cette dimension plus sombre donnait corps à des titres beaucoup plus agressifs comme « To the Edge of Tyranny » ou la reprise de « The Majesty of the Nightsky » de Emperor.

« The Imperious Horizons » offrait donc à la fois la quintessence de ce qu’on attendait de Winterfylleth tout en ouvrant de nouveaux horizons.  Le sentiment de plénitude était a son comble et il l'est toujours.