Belenos – Egor (2025)

Genre : Pagan black metal

Label : Northern Silence Productions

Localisation : France

Sortie : 6 juin 2025

Certains groupes forcent le respect et il faut bien le dire Belenos est de ceux là. Voilà désormais trente années que Loïc Cellier tient bon la barre et distille à intervalles plus ou moins réguliers sa musique enracinée dans l’histoire, les légendes ou la culture celte. Les sorties du groupe ne sont peut-être plus aussi cadencées que par le passé mais l’air de rien ce nouvel album constitue tout de même la neuvième œuvre de Belenos (voire la dixième si on considère l’avis de Loïc Cellier sur la question). Intitulé « Egor » (l’espace en Breton), il est sorti de manière assez discrète chez Northern Silence Productions.

Comme à l’accoutumée quand Belenos débarque avec un album, celui-ci est bien rempli. « Egor » ne fait pas exception puisqu’il dépasse l’heure avec pas moins de douze compostions toutes chantées en Breton (à l’exception bien sûr des trois instrumentaux).

Ce nouvel album vient aussi compléter une trilogie consacrée aux trois éléments de la culture celte : « Kornog » explorait l’eau, « Argoat » la terre, « Egor » va se placer sous celui du feu d’un point de vue stellaire. Si, logiquement le titre et l’artwork indiquent assez clairement que Belenos a puisé l’essentiel de son inspiration dans cette thématique, la musique n’est pas si différente de celle de « Argoat », quoique plus atmosphérique avec de nombreux passages instrumentaux, des chœurs et assez peu de chant finalement.

Comme son prédécesseur, « Egor » présente aussi un visage assez contrasté où se côtoient des parties assez brutes et d’autres plus éthérées. La batterie contribue pleinement à une ambiance très rythmée. Si elle n’est plus le point faible qu’elle a pu être sur certains albums, je l’ai parfois trouvée un peu envahissante et couvrant un peu la musique, particulièrement lors des tapis de doubles.

Pour contrebalancer cet aspect très martelant, Belenos redouble de mélodies entêtantes et de chœurs typiques de son style. Pour le coup ces dimensions renvoient pleinement à la thématique. Moins pagan que « Argoat » dans ses ambiances, « Egor » ressemble à un long dialogue entre la terre et les cieux étoilés. Au bout du compte, il n’y a pas de mauvaise surprise au programme. On ressent pleinement ce tiraillement entre une musique qui vous cloue au sol et une recherche d’élévation qui trouve sa pleine expression sur les instrumentaux, les parties les plus mélodiques et celles où résonnent les chœurs. Les douze titres s’avèrent fort homogènes avec les défauts que peuvent avoir ces qualités. Ainsi, certains trouveront peut-être que « Egor » est un peu répétitif ou un peu long de prime abord. Dans l’absolu ce n’est pas forcément faux. Il est certain, en tout cas, qu’il ne rentre pas dans le moule des albums d’une demi heure, vites écoutés, vite digérés (et souvent vite oubliés). Plusieurs écoutes seront nécessaires pour pleinement s’imprégner du disque, en mesurer la diversité et disperser cette fausse impression de linéarité. Cela fait, il ne restera qu’à se laisser transporter car si «Egor » n’atteint pas toujours les sommets que Belenos a tutoyé, il n’en reste pas moins un album de grande qualité avec énormément de moments forts.