Verhinderer – Heimatblick (2025)

Style : black metal

Label : Remparts Productions

Localisation : Allemagne

Sortie : 2 mai 2025

Avec « Heimatblick », ce one man band originaire d’Allemagne sort son troisième album qui vient rejoindre une discographie comprenant également un Ep, plusieurs démos et un split. La chronique qui va suivre repose sur l’écoute de la version cassette proposée par le label français Remparts Productions. L’objet en question s’accompagnait d’un livret imprimé sur un épais papier et relié à la main et d’une bougie. Une volonté de faire au maximum par soi même, démarche que l’on retrouve dans cet album entièrement réalisé par Bettler, maître d’œuvre de Verhinderer.

Le black metal de Verhinderer est brut. Il ne s’encombre pas d’oripeaux visant à l’adoucir ou à le rendre plus séduisant ou accessible. Pour autant il n’est pas non plus lo fi ou quelque chose comme cela. Plus que tout il est glacial avec des ambiances et des sensations qui rappelleront parfois de bons souvenirs aux amateurs de Paysage d’Hiver et de groupes de cet acabit.

Si l’album s’ouvre sur une courte introduction assez délicate et mélancolique. « Immer Winter » va marquer le vrai démarrage de ce troisième opus. Un gros riff se déploie façon bourrasque de glace. Le chant rempli d’amertume vient renforcer cette impression sinistre avant que la fin du morceau aille sur des notes légèrement plus éthérées et mélancoliques. La suite est du même bois avec une succession de passages tempétueux et tourmentés. Au fur et à mesure que l’on avance dans les six titres une certaine forme d’accalmie mélancolique semble poindre, elle se manifeste de manière particulièrement évidente dans l’ultime piste « Heimatblick ». Les teintes n’en sont pas moins sombres et misanthropiques mais elles sont  aussi plus atmosphériques, comme si les lourds nuages noirs prenaient de là hauteur ou s’éloignaient un peu.

La recette mise en œuvre par Verhinderer est donc simple et bien connue mais elle fonctionne à plein car on sent que son auteur ne s’est pas simplement contenté de coucher mollement ses lignes d’instruments ou de chant, il y a mis ses tripes et on a bien du mal à ne pas être attrapé par ce tourbillon amer et glacé. « Heimatblick » n’ambitionne certainement de révolutionner quoique ce soit, il est de ces albums qui cultivent un black metal brut, fruit de sentiments négatifs qui se déploient dans une musique dessinant des paysages sombres et glacés. Rien de plus, rien de moins.