Spectral Wound – Songs of Blood and Mire (2024)

Après des débuts déjà remarqués avec « Terra Nullius » en 2015, le groupe canadien Spectral Wound était très vite passé au statut de remarquable avec son deuxième album « Infernal Decadence » sorti en 2018 chez Vendetta Records.

Depuis la formation de Montréal a signé chez Profund Lore Records rassasiant son public d’un « Diabolic Thirst » lui aussi salué comme il se devait même si personnellement il m’avait un petit peu moins séduit que ne l’avait fait « Infernal Decadence ». De ce fait, quand quand « Song of Blood and Mire » a pointé son nez l’an dernier, mes attentes se situaient à des niveaux situés assez élevés.

Bon disons le aussi, les réserves que j’avais pu avoir se sont assez vite envolées tant les sept compositions de ce quatrième album m’ont paru renouer pleinement avec ce que le groupe sait le mieux faire, à savoir un black metal quatre étoiles nerveux comme un diable et servi avec une rare conviction.

Une belle table cela commence par un art consommé de la mise en scène. Dans ce domaine Spectral Wound se débrouillait plutôt bien. Les artworks de « Infernal Decadence » et « A Diabolic Thirst » avaient déjà fait mouche et attirait bien l’attention. Celui de ce nouvel opus ne dépareillait pas le moins du monde avec ce côté occulte qui collait à merveille avec la musique qui allait être amenée.

De prime abord, les différents ingrédients de la recette étaient simples et bien connus mais tout comme en cuisine, c’était le coup de main du cuistot qui s’avérait décisif. Et en la matière, Spectral Wound ne manquait pas d’habileté et méritait amplement ses étoiles noires au guide gastronomique du black metal.

Au menu rien que des classiques et des valeurs sures : riffs glaçants, mélodies trépidantes, chant possédé, batterie furieuse et un son cru, juste ce qu’il fallait, constituaient la base solide de ce black metal. Du classique donc mais travaillées avec cœur.

Là où le talent faisait toute la différence c’était dans l’incorporation et la liaison des différentes saveurs : quelques belles pointes de lourdeur suffocantes par ici, quelque relents rageurs de punk à clous par là... et de la mélodie toujours de la mélodie : épique, ravageuse, malsaine il y en avait pour tous les goûts avec en prime un petit brin de mélancolie pour la fin comme une invitation à remettre le couvert.

Une nouvelle fois donc Spectral Wound ravivait nos papilles autant qu’il aiguisait nos canines et étanchait notre soif avec cet album énergique et bien ficelé.