Horn – Daudswiärk (2024)

Style : black metal

Label : Northern Silence Productions

Localisation : Allemagne

Sortie : 3 mai 2024

Alors que Horn a sorti récemment deux nouveaux titres, rappelons nous que l’an dernier le groupe allemand avait sorti son dixième album et avait célébré en 2023 ses vingt ans d'existence en proposant la compilation «  20 Jahre » dans laquelle il revisitait un certain nombre de ses anciennes compositions en les remettant un peu plus au goût du jour.

  Alors était ce cette plongée dans son ancien répertoire ou était ce une simple inclinaison personnelle de Nerrath son compositeur ? Mais toujours est-il que « Daudswiärk » sonnait de manière beaucoup plus sombre que « Verzt » paru en 2022, déjà chez Northern Silence Productions. En effet, là où ce dernier déployait des ambiances épiques, presque lumineuses avec une riche instrumentation pagan voire folk, ce dernier opus en date signait au contraire le retour à une certaine forme de simplicité. En matière de pagan black cette orientation était d’ailleurs loin de me déplaire.

Après plusieurs peintures utilisés pour les artworks, Nerrath avait opté avec « Daudswiärk » pour une linogravure de Timon Kokott, originaire, comme Horn, de Westphalie. Plus simple, plus direct cet artwork nous montrait sans idéalisation aucune une scène de la vie rurale d’antan qui illustrait le combat quotidien qu’était la survie dans ces régions en des temps pas si reculés que cela. Afin de s’inscrire un peu plus encore dans l’histoire, Horn utilisait diverses langues vernaculaires westphaliennes et puisait une partie de ses textes dans divers documents historiques (poème, textes en prose...)

C’était dans une certaine lourdeur, mais non sans majesté, que s’ouvrait « Daudswiärk » avec « Braud » premier morceau de l’album. La patte mélodique, le timbre caverneux étaient immédiatement identifiables et les chœurs lui conféraient un coté solennel idéal pour une introduction. Pour la suite, tout en gardant cette coloration sombre évoquée plus haut, l’album se montrait plus musclé tout en faisant de la place à de belles respirations mélancoliques sur « Dagetostaon » ou « Landrake ».

Alors oui cet album était dépourvu ou presque de toute sonorité folk. Cela a pu surprendre mais sans rien enlever à ce souffle black pagan qui le traversait de part en part : que ce soit aux travers de parties épiques, de lignes mélodiques prenantes dont Nerrath a le secret, ce dixième album constituait une pièce de choix.