Austere - Beneath the Treshold (2024)

Genre : Black metal dépressif

Label : Prophecy Prodcutions / Lupus Lounge

Localisation : Australie

Sortie : 5 avril 2024

Austere, c’était le retour inattendu de l’année 2023, après quatorze années de silence discographique. Depuis c’est l’emballement et voilà qu’un nouvel opus, le troisième en trois ans, se profile pour début juin.

Intitulé « Beneath the Treshold », le dernier album paru à ce jour s’inscrivait en très grande partie dans le sillage de son prédécesseur « Corrosion of Hearts » qui avait donc marqué le retour du groupe.

Place ici à un black metal profondément mélancolique mais qui du point de vue musical ne regardait pas en arrière et confirmait l’abandon des inclinaisons dsbm de la première partie de carrière des Australiens. La musique d’Austère version 2024 continuait donc de sonner de manière beaucoup plus moderne. Même observation au sujet du chant. « Beneath the Threshold » ne voyait pas davantage le retour aux high screams déchirants d’antan et poursuivait là aussi dans la veine de « Corrosion of Heart » avec un chant plus rugueux, plus amer et quelques incursions dans les voix claires.

Mais au-delà de ces formes, peut-être plus conventionnelles, Austere n’avait pour autant pas perdu une once de son caractère maussade et mélancolique. En témoignait « Thrall » dont le charme glaçant constituait une parfaite porte d’entrée sur cet album à l’univers pesant et désabusé. Par sa puissance écrasante autant que par ses nuances accrocheuses, il rappellait beaucoup « Sullen » qui ouvrait « Corrosion of Heart ». Dans les musiques plus conventionnelles, on aurait dit qu’Austere nous sortait une sorte de « hit », en tout cas un morceau qui restait en tête et tournait vite en boucle.

La suite du tableau ne dépareillait pas vraiment même si je l’avais trouvé bien moins accrocheuse que la piste d’ouverture. « The Sunset of Life » avec son motif mélodique obsédant ponctué de quelques lignes de chant clair restait néanmoins un très bon titre aussi.

La lumière filtrait un peu plus sur un « Faded Ghost » aux saveurs plus douces et éthérées mais pas moins mélancoliques. Cette forme d’accalmie dans la tempête on la retrouvait aussi dans l’instrumental « Words Unspocken » qui constituait une sorte d’interlude entre les deux pièces plus ténébreuses et mélodiques qu’étaient « Cold Cerecloth » et «Of Severance ».

A l’aune de cet album, Austere confirmait donc pleinement son retour et ses nouvelles inclinaisons. La musique de « Beneath the Treshold » se situait dans le nouvel élan initié par « Corrosion of Heart ». C’était donc assez différent de ce qu’Austere a proposé durant la première partie de son existence. Mais différent ne signifiait pas en ce cas précis moins beau ou moins touchant. Très suffisant pour attendre le prochain album intitulé « The Stillness of Dissolution » avec une certaine hâte.