Ondfødt / Oldfodt (2024)

Genre : black metal

Label : Black Lion Records

Localisation : Finlande

Sortie : 5 avril 2024

Deux bonnes nouvelles sont intervenues dernièrement concernant ce groupe finlandais pétri de qualités. La première est l’annonce de leur signature sur le label Eisenwald qui n’en est pas à sa première pépite et a souvent bon nez pour repérer de bons groupes. La seconde c’est que le quatuor va sortir dans quelques jours son cinquième album.

L’occasion est donc trop belle de revenir sur la dernière publication du groupe en l’occurrence l’EP «  Oldfodt » sorti l’an dernier sur le label Black Lion Records.

Un Ep c’est souvent l’occasion pour innover ou se proposer une démarche un peu différente. Pour ce disque, par exemple, le groupe ne proposait pas de nouvelles compositions au sens strict du terme mais revisitait quatre titres de son répertoire le plus ancien ainsi qu’une reprise. Ondfødt entendait notamment redonner toute leur puissance à ces compositions en les dotant d’un son s’orientant davantage dans la direction vers laquelle le groupe semble vouloir tendre aujourd’hui.

Dès l’écoute de la première chanson « Faensgyte » issue du premier album (Hexkonst, 2014), on retrouve ce souffle puissant qui caractérise Ondfødt. Les sonorités sont tout à la fois black mais avec une touche plus moderne dans le son, à la limite de quelque chose qui s’apparenterait à l’indus. Difficile de rester insensible à cette musique martelante d’où émerge un chant ravageur dans lequel Owe Inborr semble donner tout ce qu’il a comme si sa vie dépendait de ce seul titre. Issu du tout premier opus du groupe le titre connaît un coup de neuf fort agréable tout en confirmant la qualité de la composition d’origine.

Sur la deuxième piste le groupe a invité Mathias "Vreth" Lillmåns de ...And Oceans, groupe qui partage avec Ondfødt un goût prononcé pour un black metal moderne et surpuissant. La chanson est intitulée « No ere jo Satan » tiré du deuxième opus de Ondfødt (celui avec lequel j’ai découvert le groupe) d’ailleurs. Bon le résultat est décapant, le titre subissant un coup de boost le faisant passer de 2:22 à 2:00 menées à fond de train.

Pour « Midnatt », titre lui aussi tiré de l’album « «Dödsrikets kallelse », le groupe va résolument piocher dans des sonorités toujours plus modernes mais qui enrichissent le son et les nuances du titre. La réinterprétation gagne en profondeur et s’avère très prenante. Un constat positif similaire pour « Den Sanna ».

Plutôt audacieux le quatuor finlandais, clôturait ce disque par la reprise de « Paradiset » de Rauli Somerjoki, un des airs les plus populaire en Finlande pour ne pas dire le plus populaire du l’histoire musicale du pays. Bien sur, tout cela est fait à la sauce black metal, le groupe s’était même fendu d’un clip pour l’occasion.

Alors au moment de conclure ce petit retour sur cet EP, on sent que Ondfødt se faisait plaisir sur ces cinq titres. Plaisir à revisiter son ancien répertoire avec son nouveau line-up et son nouveau son, plaisir à recevoir un invité de marque en la personne du chanteur de ...And Oceans, plaisir même à revisiter la musique populaire finlandaise. Un plaisir ravageur qui donne un peu plus envie de découvrir ce que le groupe nous prépare pour très bientôt.