Miasmes - Répugnance (2023)

Genre : Black Metal

Label : Les Acteurs de l’Ombre Productions

Localisation : France

Sortie : 9 juin 2023

Il y à peu près deux ans, le trio français Miasmes publiait son premier album. Intitulé “Répugnance”, il sortait chez Les Acteurs de l’Ombre Productions et faisait suite à un premier EP positivement remarqué.

Le black metal de Miasmes répondait à un cahier des charges simple mais efficace, sans concession, chanté en français et porté par une énergie punk assez ravageuse..

Pour l’enregistrement de ce brûlot, Miasmes avait opté pour un son typé live permettant de mieux ressentir la dynamique de la musique. Le son est brut, sans artifice tout en restant qualitatif. Le chant, les guitares, la basse et la batterie prenaient place dans un mix équilibré qui ne laissait personne sur le côté de la route.

Pour ce qui était de l’inspiration, sans nul doute, la musique de Miasmes carburait à l’amertume. Lire le tracklisting de l’album suffisait à le comprendre. L’artwork réalisé par Céline Chemain finissait de bien mettre les choses au clair.

C’était sans tergiversation que commençait “Délivrance”, un titre qui prenait directement à la gorge. D’aillleurs c’est avec cette même énergie malfaisante que le trio allait trimballer ses auditeurs quarante minutes durant. “Répugnance” était en quelque sorte un exercice de style fondé sur une énergie brute et sombre : à aucun moment le groupe ne desserrait véritablement son étreinte. On était sur du tempo rapide, du riffing acéré alternant avec quelques mélodies au vitriol. La basse pilonnait tout en amenant de bons breaks. La batterie était en mode rafale, assez sèche sans envahir le mix. Au micro G crachait son fiel, puisant abondamment dans les champs lexicaux de la négativité, de la haine et du dégout. Cette utilisation de la langue française dans le black a toujours eu ses afficionados comme ses détracteurs. Disons que Miasmes trouvait là un équilibre pouvant satisfaire tout le monde avec des passages où l’usage du Français était à peine perceptible et d’autres ou G modulait et appuyait sur quelques mots pour mieux faire ressortir son fiel.

A cet opus o combien nerveux, on pouvait objecter une certaine linéarité ou quelques longueurs qui se dessinaient ça et là. Une demi heure, c’est généralement le format idéal pour ce type d’album, là il y en avait donc peut-être une dizaine dont le groupe aurait pu se délester pour marquer encore un peu plus les esprits. Pas de quoi s’offusquer, car deux ans après sa sortie la plupart des titres font encore mouche. Miasmes n’est peut-être pas le groupe le plus connu de chez Ladlo, mais c’est un des plus véhéments et sa musique acerbe vaut franchement le détour.