S'éteindre - Disparaître (2025)

Publié le 17 juillet 2025 à 15:05

Style : depressive black metal

Label : Remparts Productions

Localisation : France

Sortie : 14 juillet 2025

 

Mais comment diable Rempart Productions parvient à trouver toutes ces perles officiant dans ce style depressive black metal ? L’air de rien, notre très chère Anne a déjà sorti de son chapeau bien des groupes et des albums évoluant plus ou moins directement dans cette sphère et à chaque fois cela fait mouche. Sans être exhaustif, on pourra évoquer Soupir, Bovary bien sûr, Aforgomon, dont on ne s’est toujours pas remis, ou encore Le Désespoir et son excellent « Ville ».

On pourra désormais ajouter à cette liste, le one man band S’éteindre  qui apparemment nous vient de Montpellier. On ne sait pas grand-chose (et même rien) de la personne qui est derrière cette musique, tout juste pourrait-on supposer qu’il s’agit d’une artiste vu le titre de la troisième piste. Mais c’est là pure supputation. La grande particularité de S’éteindre est surtout d’offrir une musique entièrement instrumentale. Pas de cris déchirants ou de hurlements douloureux de diverses natures. Juste une musique sans parole mais qui parle.

Honnêtement, j’ai trouvé l’idée très belle de ne pas utiliser les mots pour retranscrire la mélancolie et la douleur. Comme si tout ce qui était exprimé ici était inaccessible au langage commun ou qu’on ne voulait simplement pas prendre le risque d’interférer avec ce que la musique dit déjà très bien toute seule.

Quelque soit la raison de ce choix, l’essentiel est que la musique se suffit largement à elle même. Dès les premières mesures de « Dissonance intérieure », on entre dans un univers de grisaille ou les guitares grésillent sur des rythmes cabossés et mélancoliques.

« Désagrégation du moi », « Dévorée de l’intérieur, vivante » ont un côté plus aérien avec des lignes mélodiques hypnotiques et ensorcelantes. Bien que ces titres oscillent autour des huit minutes, on n’a aucune impression de longueur. L’absence de chant n’a rien de pénalisant non plus et permet au contraire d’être pleinement attentif aux circonvolutions de la musique.

« Déphasé » marque un retour à quelque chose de plus inquiétant avec au début du morceau des sonorités de guitare un peu étranges mais intrigantes par l’effet qu’elles produisent. Les deux derniers titres reprennent des chemins plus mélodiques et atmosphériques avec toujours les mêmes qualités pour attraper l’attention et nous emmener dans des univers éthérées.

Vous l’aurez compris « Disparaître » est un album qui a totalement capté mon attention et s’avère être une des belles découvertes de cette année. Avec ce son à la fois brut et ces atmosphères baignées de mélodies mélancoliques, il m’a rappelé un peu certains projets de Brouillard (que ce soit Sphere ou Transcending Rites) mais avec ce parti pris intéressant de l’instrumental. C’est en tout cas le genre d’album qui démontre que la musique est un langage à part entière et que quelques mesures en disent parfois autant que les mots, sinon mieux.

 

 

Tracklist :

1. Dissonance intérieure (06:36)

2. Désagrégation du moi (07:47)

3. Dévorée de l'intérieur, vivante (08:27)

4. Déphasé (04:41)

5. Déni d'une lumière, éteinte (08:00)

6. Dans mes rêves (08:46)

 

 

Disponible sur :

https://rempartsproductions.bandcamp.com/

https://rempartsproductions.bigcartel.com/

 

 

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