Hauntologist / Hollow (2024)

Style : black metal atmosphérique / post rock

Label : No Solace

Localisation : Pologne

Sortie : 8 janvier 2024

« Hollow » était le tout premier album du groupe polonais Hauntologist. Constitué en duo, la formation faisait déjà pas mal causé dans les chaumières puisqu’elle comprenait du beau monde avec dans ses rangs. A la batterie on trouvait en effet Darkside le cogneur de Mgla ; à la guitare, à la basse, au chant et aux claviers il y avait The Fall (Ashes, Eschatology, Over the Voids..., Owls Woods Graves, Raventhrone) dont le CV live était des plus flatteurs aussi puisqu’il tient la basse de Mgla sur scène après avoir servi pour Medico Peste, Odraza ou Clandestine Blaze.

Sans parler de « super groupe », on avait donc tout de même affaire à un projet qui ne pouvait qu’attirer l’attention sur lui tant l’ombre de Mgla semblait proche. Toutefois une bonne partie de la musique en était tout de même relativement éloignée car beaucoup plus orientée sur quelque chose de plus moderne avec des sonorités atmosphériques et parfois post rock.

Le titre éponyme, avec ses bruitages, sa voix claire et son ambiance éthéré, était une bonne illustration de cet état fait. Cette inclinaison où intervenaient également des voix enregistrées, on les retrouvait en grande partie sur « Gardermoen »,  « Car Kruków » alors que « Waves of Concrete » était plus ambient encore. Grosso modo cela nous donnait donc une grosse moitié de l’album. En gros si vous pensiez écouter un Mgla bis, vous pouviez passer votre chemin.

Enfin pas tout à fait car il restait tout de même une autre moitié de l’album qui était un peu plus black . Les deux morceaux d’ouverture que sont « Ozymandian » et « Golem » s’avèraient plutôt marquants , on y retrouvait cette capacité à développer une atmosphère glaçante avec une rythmique pesante et millimétrée, des lignes de guitares reptiliennes et un chant à la hauteur de la froideur de l’ensemble. Les lignes de basses s’avéraient très prenantes car bien audibles dans le mix et sachant aussi bien épauler une batterie au cordeau que s’en éloigner. Le petit air de famille avec Mgla était donc un peu présent mais il n’était pas aussi direct qu’on aurait pu le penser avec un rendu plus post black. « Deathdreamer » emmènait l’auditeur sur un tempo plus rapide alors que « Autonomy » était beaucoup plus lourd. Deux titres pas forcément si marquant que cela car un peu simplistes ou évidents, là où « Ozymandian » et « Golem » semblaient bien plus aboutis.

Avec ce premier album Hauntologist ne jouait donc pas la carte du groupe Mgla bis, ce qui aurait été parfaitement inutile et opportuniste. Avec sa musique à la fois plus hybride et plus post, le duo était parvenu à construire un univers aux contours assez variés tout en conservant une ligne conductrice emmenant l’auditeur dans un univers froid et grisatre.