Détresse – Pessimismes (2025)

Style : black metal

Label : Vendetta Records

Localisation : Autriche / Canada

Sortie : 17 mai 2025

Détresse est un groupe dont le line-up se partage entre l’Autriche et le Canada. A la guitare et au chant, on retrouve S.P. Retrouve car on avait parlé, il y a quelques mois, d’un autre de ses projets, Einst, dont le black metal atmosphérique était loin de nous avoir déplu (voir notre chronique). A ses côtés se tient C.S, elle aussi , n’est pas une inconnue, puisque tenant solidement la basse chez les Canadiens de Gevurah. Enfin L.S complète le trio à la batterie, rôle qu’il a également en concert chez Anomalie entre autres.

Le premier album de Détresse se nomme « Pessimismes », autant de noms qui laissent présager un heureux voyage... L’opus est sorti en mai dernier chez Vendetta Records et la première remarque que l’on peut faire concerne la langue puisque les paroles sont alternativement en Français ou en Allemand.

La musique de Détresse ne transpire la joie de vivre, cela va sans dire. Pour reprendre la thématique de l’artwork et de son donjon, elle transpire l’enfermement et une certaine austérité. Claustrophobes vous abstenir. Dès les premières mesures de « Désarroi » on est projeté dans une sorte de cachot aux parois de guitares lourdes et inquiétantes. Le chant du geôlier (ou du prisonnier) n’est guère plus chaleureux et la batterie sonne de manière sèche comme un vilain coup de fouet. Suintante cette musique n’est d'ailleur pas sans évoquer un black metal dépressif bien cabossé. Passé le break du milieu de ce premier titre, la composition retrouve quelques couleurs à la fois plus colériques et mélodiques. Cette inclinaison un peu plus dynamique, on la retrouve sur «  Der alte Weg » tout en restant dans un domaine des plus ténébreux. « In Asche gehüllt » ne dépareille pas à l’ensemble offrant une introduction longue et étouffante à souhait après laquelle Détresse place des banderilles plus frénétiques.

Lourdeur et envolées plus énervées, « Vison Funeste » n’en manque pas avec, là encore, un début pesant qui va s’alterner avec des cadences plus marquées. Le chant en Français fait merveille et reste, quant à lui, dans un registre toujours aussi amer. Comme « Der Alte Weg » il est traversé de quelques chœurs lointains. Contrairement à ce que son nom indique «  Die ruhe Trägt » est probablement le morceau le plus fiévreux de cet album qui se referme par un titre éponyme instrumental acoustique.

Acrimonieux et assez austère dans sa forme « Pessimismes » offre un premier essai des plus lugubres. Bon, bien sûr, cela ne parlera pas à tout le monde mais pour ceux et celles qui apprécient des ambiances ténébreuses et étouffantes matinées de touches de démence, Détresse a bien des arguments à faire valoir.