Der Weg Einer Freiheit – Innern (2025)

Publié le 25 août 2025 à 09:06

Style : post black metal

Label : Season of Mist

Localisation : Allemagne

Sortie : 12 septembre 2025

 

Avec « Nokturn » (2021), Der Weg Einer Freiheit m’avait laissé un sentiment mitigé. On sentait que le groupe cherchait à se renouveler tout en conservant ce post black ravageur. En clair, des dimensions atmosphériques voire plus expérimentales parcouraient cet opus sans toujours s’avérer convaincantes. Les intentions étaient bonnes mais « Nokturn » comportait, à mes yeux, quelques longueurs dispensables et les deux titres plus novateurs ne s’intégraient pas très bien à l’ensemble.

Restant sur cette impression mitigée, l’annonce de ce sixième album par le label Season of Mist n’a donc pas soulevé en moi un énorme vent d’enthousiasme. Pour tout dire je craignais que Der Weg Einer Freiheit ne soit sur la pente descendante et je n’attendais pas monts et merveilles de « Innern ».

Bien mal m’en a pris car ce nouvel opus m’a totalement subjugué et a déjoué tous mes pronostics et autres préjugés. Bien que d’une durée relativement proche de celle de « Nokturn », il ne donne à aucun moment cette impression de longueur. Au contraire de son prédécesseur, il s’en dégage la sensation d’une parfaite unité dans ses compositions quand bien même celles ci sont contrastées, peut-être plus que jamais.

Les premières minutes de « Marter » nous mettent directement dans l’ambiance. Utilisant plus qu’à l’accoutumée des sonorités électroniques, on se retrouve immergé peu à peu dans des atmosphères cosmiques et introspectives que les images de la vidéo, récemment présentée, ne font que renforcer. « Marter » annonce un album placé sous le signe d’un voyage dans l’infini, que soit celui de l’univers ou de soi même. La piste a beau durer neuf minutes, elle happe totalement l’attention quelque soit ses circonvolutions.

« Xibalba » (dont le nom fait référence au monde sous terrain des dieux présidant la mort et des maladies dans la culture maya) poursuit un peu plus loin encore l’introspection en offrant un déluge de riffs, de mélodies et de chant écorché. Toujours ample avec ses dix minutes, cette deuxième composition est un condensé de post black rageur et ravageur dont Der Weg Einer Freiheit a le secret.

Le groupe allemand ne s’arrête pas pour autant en si bon chemin et monte encore d’un cran avec « Eos » qui emprunte cette fois son nom à la déesse grecque de l’aurore. Toute en contrastes, la chanson s’ouvre sur des sonorités intimistes qui viennent se fracasser sur une tournure inquiétante qui va déboucher sur un déferlement musical et vocal hanté par cette voix chamanique déjà rencontrée chez Der Weg. Premier titre à avoir été révélé, « Eos » constitue un point d’orgue au cœur de l’album et illustre la volonté du groupe d’amener des atmosphères variées qui vont faire passer l’auditeur par tous les états.

Pour autant, cette tempête émotionnelle passée, « Innern» ne retombe pas comme un soufflet. Si la première partie de « Fragment » navigue dans des eaux plus calmes, celle-ci ne sont pas moins baignées de ces teintes introspectives et se lient très bien avec le reste. C’est d’autant plus vrai que cela débouche sur un crescendo haletant au final explosif. Non, il n’y a vraiment rien à redire, Der Weg Einer Freiheit a peaufiné ses compositions et l’interlude instrumental « Finisterre III » qui fait le lien avec les deux albums précédents n’y change rien. « Forlorn » qui referme l’album pourrait volontiers être perçu comme une sorte d’outro. On retrouve pleinement les sonorités cosmiques et introspectives que l’on rencontrait au début de « Marter ». La boucle est donc bouclée et de quelle manière.

« Innern » sera probablement amené à occuper une place de choix dans la discographie du groupe, il constitue en tout cas un album où cohabitent maîtrise des composition et puissance émotionnelle ravageuse. Tout au long de ce voyage immersif Der Weg Einer Freiheit parvient à conjuguer les fondements de sa musique avec le souffle du renouveau. Le résultant est pour le moins époustouflant.

Tracklist :

1. Marter (09:24)

2. Xibalba (10:07)

3. Eos (07:30)

4. Fragment (06:24)

5. Finisterre III (02:00)

6. Forlorn (07:44)

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