Paradise Lost - Icon 30 (2023)

Publié le 14 août 2025 à 07:38

Genre : doom metal gothique

Label : Indépendant

Localisation : Royaume Uni

Sortie : 1er décembre 2023


  Le dix septième album de Paradise Lost sortira au mois septembre mettant fin à un silence discographique de plus de cinq ans depuis « Obsidian ». Toutefois le groupe était loin d’être resté inactif puisqu’à la fin de l’année 2023, il avait proposé une nouvelle version d’un de ses classiques, l’album « Icon ».

Quelle mouche avait donc piqué Paradise Lost au point de réenregistrer intégralement son quatrième album sorti initialement en 1993 ? Quelle idée que d’aller retoucher, au risque de le profaner, un album passé depuis longtemps à la postérité ?

Alors certes 2023 marquait le trentième anniversaire de la sortie de « Icon » mais un bon vieux remaster de derrière les fagots aurait bien pu faire l’affaire non ? Ben non. Bref sur le papier cet Icon 30 s’annonçait comme une filouterie de premier ordre : une sortie facile, surfant, qui plus est, sur l'engouement du format vinyle.

Dans les faits les choses étaient toutefois à nuancer et à circonstancier un peu plus. Tout d’abord, selon le groupe, une sombre histoire de droits serait à l’origine de ce réenregistrement et du nouvel artwork. Oui le groupe se serait fait rouler dans la farine par Music For Nations qui aurait cadenassé le contrat du groupe sur « Icon » au point de lui retirer tout accès à sa musique ainsi qu’à son iconique artwork.

Curieuse et embarrassante situation donc, d’autant plus que Music For Nations n’existe plus vraiment, une partie de son catalogue se trouvant désormais dans le giron de Sony Music. « Icon » avait d’ailleurs fait l’objet d’une réédition en vinyle en 2020 sur le label néerlandais Music On Vinyl lui aussi sous licence de Sony... Un beau bordel en somme.

Toujours est-il qu’à l’heure de célébrer la trentième bougie de « Icon », Paradise Lost n’aurait donc eu d’autre choix que de le réenregistrer en le dotant d’un nouvel artwork.

Le résultat final était, disons le, bien moins pire que ce que laissait entrevoir le projet sur le papier. Bon je ne trouvais pas l’artwork  de Scott Robinson extraordinaire, il n’arrivait en tout cas, pas à la cheville de l’original. Il n’était pas horrible non plus.

Musicalement par contre, il faut reconnaître que le groupe avait mené un travail intéressant et sortait avec les honneurs d’un exercice ô combien périlleux et casse-gueule.

L’expérience faisant et le matériel évoluant, cette nouvelle version sonnait résolument plus moderne, plus aérée, plus dynamique. Le chant de Nick Holmes était beaucoup plus assuré notamment dans l’exercice délicat de l’alternance chant saturé / chant clair. Les leads de Gregor Mackintosh avaient également gagné en clarté et en finesse et s’articulaient beaucoup mieux avec les parties rythmiques d’Aaron Aedy. La partie guitares était, au final, beaucoup plus lisible sans pour autant dénaturer de quelque manière que ce soit l'œuvre originale. A cela il fallait ajouter une basse bien mieux mise en valeur et des parties de batterie bien plus dynamiques que celles enregistrées à l’époque par un Matthew Archer à bout de souffle  (il fut d’ailleurs remercié peu après). Finalement les changements les plus notables intervenaient du côté des orchestrations (sur “Dying Freedom” par exemple) et sur la  chanson “Christendom” où la compagne de Greg Mackintosh suppléait Denise Bernard.

  En bref Paradise Lost était donc parvenu à conserver l’esprit de « Icon » tout en lui donnant une nouvelle jeunesse. Avouons le, ce n’était pas une partie gagnée d’avance. Reste que si l’exercice n’était pas déplaisant, il n’était pas indispensable non plus. Un disque pour les accrocs du combo d’Halifax.

Tracklist :

01. Embers Fire

02. Remembrance

03. Forging Sympathy

04. Joys Of The Emptiness

05. Dying Freedom

06. Widow

07. Colossal Rains

08. Weeping Words

09. Poison

10. True Belief

11. Shallow Seasons

12. Christendom

13. Deus Misereatur

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.