
Genre : Black metal pagan
Label : Osmose Productions
Localisation : Allemagne
Sortie : 29 mars 2024
Originaire du Kirghizistan mais désormais établi en Allemagne, le groupe Darkestrah n’est pas le premier venu en matière de black pagan folk. Dans les faits, ses membres ont diverses origines (notamment l’Iran pour Charuk, la chanteuse,et Magus qui s’occupe des instruments traditionnels) mais l’Asie Centrale constituait la terre dans laquelle la musique de Darkestrah s’enracinait.
Actif depuis 1999, « Nomad » constituait leur septième album. Jusque là, la formation avait été cantonnée à des sorties plutôt discrètes et touchant un public de connaisseurs. Cet état de faits n’enlevait rien aux qualités du groupe et ce statut devrait enfin pouvoir changer, puisque cette fois ce nouvel album sortait chez Osmose Productions.
Voilà en effet un très bon album de black pagan : suffisamment pagan pour avoir son identité sonore et culturelle, mais pas trop non plus, ne tombant pas ainsi dans le folklorisme excessif parfois inhérent au genre.

Prenant son temps, en s’ouvrant sur des atmosphères shamaniques, le groupe commençait par évoquer le village kirghize de Kök-Oy. Le morceau était assez classique dans son instrumentation mais son côté épique et mélodique était des plus séduisants. On relevait aussi la prestation vocale de la chanteuse qui était tout à fait prenante avec ses inclinaisons à la fois guerrières et shamaniques. Mais la plus belle partie du voyage était encore devant nous et cela commençait véritablement avec le titre éponyme qui s’ouvrait sur des notes de temir komuz, instrument de bouche proche de la gimbarde. Ces sonorités, qui n’étaient pas sans évoquer les Ouraliens de Всполох, se mariaient à des arrangements de cordes presque cinématographiques et étaient épaulés par un chant et des guitares acérées qui donnaient à ce morceau un contraste tout à fait saisissant pour neuf minutes d’un voyage sans temps mort.
La cavalcade au cœur de l’Asie Centrale se poursuivait de plus belle avec « Destroyer of Obstacles » et toujours ce mélange de black très tranchant et de sonorités traditionnelles aux arrangements subtils. On reconnaissait cette fois des notes de tar ou de divan qui donnaient au titre toute sa dimension orientale.
Cet équilibre entre black metal et sonorités traditionnelles, Darkestrah parvenait à le tenir tout au long de l’album que ce soit à travers des morceaux d’épopée comme « Quest for the Soul » ou sur des ambiances plus shamaniques sur le morceau « The Dream of Kojojash » inspiré d’un récit de la tradition kirghize. Fermant l’album de la même manière qu’il s’était ouvert, « A Dream That Omens Death » distillait une dernière fois quelques notes d’une magie mystérieuse.
Ancré aussi bien dans un black metal épique que dans des sonorités typiques de l’Asie Centrale, Darkestrah délivrait avec « Nomad » un album qui captivait l’attention. Porté par un esprit combatif puisé aussi bien dans la force des esprits que dans l’histoire, « Nomad » était un album conquérant. En tout cas, moi, il m’avait conquis et j’espère que le groupe fera rapidement reparler de lui.
Tracklist :
1. Journey Through Blue Nothingness (02:12)
2. Kök-Oy (08:00)
3. Nomad (09:35)
4. Destroyer of Obstacles (09:32)
5. Quest for the Soul (09:46 )
6. The Dream of Kojojash (04:59)
7. A Dream That Omens Death (01:45)
Line-up :
Asbath - Batterie, Percussion, temir komuz.
Resurgemus – Guitares, claviers.
Cerritus - Basse, tambour de shaman, temir komuz.
Magus - Tambour, Divan, Cuatro, tar azeri.
Charuk – Chant, percussions.
Liens :
https://darkestrahofficial.bandcamp.com/
https://www.deezer.com/en/artist/195268
https://www.facebook.com/darkestrahofficial
https://www.instagram.com/darkestrah_official
https://open.spotify.com/intl-fr/artist/2p4o8dimVkgrBEdDr4Q90p
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