Darkenhöld - Le Fléau du Rocher (2025)

Style : black metal médiéval

Label : Les Acteurs de l’Ombre Productions

Localisation : France

Sortie : 6 juin 2025

Jamais Darkenhöld n’avait laissé s’écouler autant de temps entre deux albums. Presque cinq ans depuis le très réussi « Arcanes & Sortilèges », je m’inquiétais un peu sur le devenir du groupe pour tout dire... Et puis la bonne nouvelle est arrivée en début d’année avec l’annonce de ce sixième album intitulé « Le fléau du rocher ». Une nouvelle fois ce sont Les Acteurs de l’Ombre qui chapeautent cette sortie et de quelle manière avec notamment un somptueux coffret sur lequel je me suis rué. Parlons en un peu de ce bel écrin en bois qui contient diverses petites choses : la version vinyle de l’album dans une couleur exclusive qui s’accorde à merveille avec les teintes vives de l’artwork une nouvelle fois réalisée par Claudine Vrac, proche parent d’un des membres du groupe. En plus de ce beau disque, on trouve la version cd de l’album, une photo dédicacée, une lettre manuscrite cachetée s’inspirant d’une chanson de l’album et un médaillon avec un logo stylisé reprenant les armoiries du coffret en bois. Voilà qui est déjà très bien mais le meilleur réside probablement dans le cd bonus au format digipack A5 dans lequel on retrouve « Le conte du rocher » narré par des membres et des proches de Darkenhöld avec l’aide du conteur Quentin Fourreau (Cataèdes). L’idée est originale et sied à merveille avec l’univers du groupe, une belle initiative qui sort des sentiers battus.

Alors l’album me direz-vous ? Et bien il est excellent. Pas de révolution particulière, Darkenhöld a repris les choses là où il les avait laissées avec « Arcanes & Sortilèges ». Grosso modo les ingrédients de base sont les mêmes, que ce soit dans la musique épique et mélodique où dans les thématiques tournées vers le Moyen âge, la magie et les légendes. On est donc en terres familières, celles du Sud de la France, dans un univers déjà arpenté mais sans cesse renouvelée par la créativité d’Aldébaran et Cervantes, on retrouve même des personnages bien connues comme la Vouivre présente dans d’autres albums. La narration, car je crois que c’est le terme qui convient le mieux, est servi par des textes toujours bien écris et interprété de manière suffisamment claire pour en comprendre l’essentiel sans avoir recours au livret. Pour en revenir à la musique, j’ai une nouvelle fois apprécié l’attention que Darkenhöld a pour faire sonner son black médiéval de manière équilibrée sans pour autant en faire des caisses, je pense notamment aux claviers toujours bien présents mais qui ne sont pas non plus mis en avant de manière excessive comme cela peut parfois être le cas dans ce type de formations.

L’entame est épique à souhait avec un son plus naturel encore que « Arcanes & Sortilèges ». Cela donne à ce nouvel album toute sa dimension black metal quitte à pousser un peu le volume. Pas de son trafiqué, on est ici sur quelque chose que je qualifierai de chaleureux. Par ailleurs, mon attention s’est beaucoup portée sur la batterie qui est vraiment utilisée comme un instrument à part entière avec des sonorités qui participent pleinement à l’identité sonore des morceaux bien au-delà de la simple fonction rythmique. Sur certains morceaux, on peut distinguer des sonorités qui ressemblent à des timbales d’orchestre qui renforcent un peu plus encore l’aspect épique et donnent l’impression d’être véritablement au cœur de la bataille.