Sans Roi - Le rêve et la vie (2025)

Style : dark metal

Label : Chapitre XIII

Localisation : France

Sortie : 4 octobre 2025

A Utter Dark, on aime bien Sans Roi. Leur deuxième album, « Alchimie du Scorpion » était un des premiers chroniqués dans ces pages et on apprécie les sonorités et les ambiances singulières que le groupe développe depuis ses débuts en 2022 (chronique : ici).

A chaque chose malheur est bon dit le dicton. Le malheur pour Sans Roi cela aurait pu être la cessation d’activité de son label France, Black, Death, Grind. Mais avec la création du nouveau label Chapitre XIII par de fins limiers des musiques noires, le groupe Clermontois retrouve, sans nul doute, une équipe dévouée et passionnée. Intitulé « Le rêve et la vie » ce troisième album se présente ainsi sous la forme d’un joli digipack. On ne manquera pas d’ailleurs de signaler les deux morceaux qui ont fait l’objet d’une vidéo à savoir « Terribilis Est Locus Iste » et « La molécule de la vie ».

Sans Roi ne fait pas les choses comme les autres. D’un point de vue formel, on ne peut pas vraiment parler de black metal. Prenons l’artwork ou le titre de l’album : on est assez éloigné de l’esthétique ou des sujet souvent véhiculés par le genre. L’essence même de la musique de Sans Roi en est aussi assez différente d’ailleurs. Pour autant l’ombre du black rôde tout de même dans les arcanes de l’univers du groupe notamment dans ce chant puissant autant qu’énergique. Du coup pour qualifier sa musique, Sans Roi préfère parler de dark metal, ce qui résume assez bien les choses. Mais dans les faits difficile de coller une étiquette sur la musique du groupe tant elle échappe aux catégorisations communes.

Pour ce troisième chapitre, Adam DSX et ses comparses n’ont pas renversé l’édifice construit jusque là. L’album poursuit en effet la série de trilogies annoncée dès ses débuts, on remarquera tout de même le rythme élevé de composition et de sorties. Une nouvelle fois la musique est très dynamique. Passé l’introduction, on rentre vite dans l’album. Comme toujours les compositions sont portées par des lignes mélodiques bien accrocheuses et de plus en plus ensorcelantes. Dans l’effet produit ces ritournelles de notes qui traversent la plupart des morceaux peuvent prendre des colorations gothiques voire cosmiques. Autant de nuances qui vont abonder dans le sens d’une musique qui se veut le reflet d’une certaine quête spirituelle, entre gnose et ésotérisme. Les interludes faits de voix enregistrés explicitent encore un peu plus cette quête vers une certaine forme de transcendance. L’attelage rythmique est parfaitement tenu et la mise en son de l’album s’avère chaleureuse et n’oublie personne en route.

L’autre trait qui contribue à la forte personnalité de Sans Roi et de ce nouvel opus c’est le chant, toujours aussi écorché et énergique. De toutes les composantes du groupe c’est probablement la plus extrême, quand bien même une écoute attentive montre aussi les nuances et cassures que Adam DSX utilisent pour ne pas sonner de manière linéaire. On notera que d’un morceau à l’autre, le chant est en Anglais et à d’autres en Français.

Très cohérent et sans donner l’impression de se répéter ce troisième album voit le groupe franchir un nouveau pallier en termes d’efficacité des compositions. « Le rêve et la vie » donne l’impression de passer en clin d’œil alors qu’il n’est pas plus court que ceux qui l’ont précédés. Mieux encore, une fois fini, on a de nouveau envie d’y retourner. Autant de signes qui signifient qu’on a plus qu’apprécié ce très bon disque et qu’on ne peut que le recommander à votre attention.

9/10