Heretoir - Nightsphere (2023)

Publié le 24 août 2025 à 08:56

Genre : post black metal

Label : Northern Silence Productions

Localisation : Allemagne

Sortie : 6 octobre 2023

 

Le nouvel album du groupe allemand Heretoir, sortira le 19 septembre, il se nommera « Solastalgia » et sortira chez AOP Records. Heretoir, on aime ou n’aime pas, tout dépend de son degré d’adhésion ou d’allergie au post black tirant assez souvent sur le shoegaze. Avant de pouvoir se pencher sur ce nouvel opus, revenons un peu sur celui qui l’avait précédé : « Nightsphere » paru en 2023 chez Northern Silence Productions.

Pour Heretoir la musique a toujours été une affaire d’émotions, de sentiments et d'expressions par rapport à un monde que le mythe du progrès aurait conduit à sa perte.. Il y a donc dans leur musique du dégoût, de la tristesse, de la mélancolie, de la rage, de la haine parfois. Autant d’éléments que beaucoup d’artistes cherchent à exprimer quelque soit le support (littérature, peinture, musique…). Certains n’y parviennent jamais ne dépassant jamais le stade informe d’un rendu sans âme. D’autres, plus rares, y arrivent, souvent au prix d’un travail acharné sur soi et en sachant se taire quand il n’ont rien à dire ou ne sont pas certains de pouvoir l’exprimer comme ils le souhaiteraient.

Heretoir est de ces groupes. Avec trois albums “seulement”, la formation n’est pas du genre très bavarde même si elle semble plus prolifique ces dernières années. Par contre quand Heretoir le fait, chaque album est une perle à sa manière. “Nighsphere” ne faisait une nouvelle fois pas exception.

Commençons par l’artwork, car ceux-ci ont toujours eu leur importance pour la formation allemande avec des œuvres qui ne sont jamais anodines : qu’il s’agisse de Metastazis (pour l’album éponyme), de Fursy Teyssier (pour l’album “The Circle”) ou de Antti Keränen pour l’EP paru en 2023. Cette fois le choix de Heretoir s’était porté sur une peinture avec la “Danse des fées”, tableau de Karl Wilhelm Diefenbach. Son auteur était un peintre symboliste allemand dont l'œuvre a contribué à donner à la nature un côté magique et irréel. Il a d’ailleurs longtemps vécu en communauté à l’écart de la société, prônant un mode de vie fondé sur le respect de la nature. Vous comprendrez donc assez facilement, le pourquoi de ce choix par le groupe.

Musicalement, « Nightsphere »  commençait tout en douceur mais progressivement venait aussi la douleur avec un chant d’écorché vif qui contrastait avec des parties musicales plutôt douces et mélodiques. Alors bien sur “Santum - Nightsphere Part I”, qui ouvrait l’album, n’était pas un tube mais il donnait le ton d’un album aux ambiances intimistes et doloristes.

L’intérêt principal de l’opus résidait dans le contraste entre accalmies (parfois un peu longues) et envolées émotionnelles transmises par les voix, les mélodies éthérées ou des rythmiques parfois plus appuyées. Plaçant ses pas, dans ceux qui étaient déjà les siens, Heretoir offrait donc ici un album tout en émotions et en feeling.

Bien sûr, on était loin de la fureur d’un black scandinave où même du côté massif de certaines formations de post black, on était davantage sur un univers post romantique où l’art se plaçait au service d’une cause, celle d'une nature menacée par le progrès.

Une nouvelle fois on retrouvait chez Heretoir, ce côté “Sturm und Drang” assez répandu dans d’autres formations allemandes ou autrichiennes : pensons à Bonjour Tristesse dont les deux derniers album portaient cette même thématique. Matthias Settele alias Nathanael est d’ailleurs membre des deux groupes. On pourrait songer également à Karg, Ellende voire Der Weg Einer Freiheit (dont le chanteur, Nikita Kamprad, était invité sur “Glacierheart - Nightsphere Part II”). Tous ont en commun de mettre en exergue l’émotion, la passion comme seules armes face aux périls d’une modernité dévorante.

Pour en revenir un peu plus à « Nightsphere », il découlait de toutes ces intentions une musique ciselée mais malgré tout spontanée et accessible pour autant qu’on lui accordait suffisamment de temps et d’écoutes pour s’immerger dedans. Cela fait, il pouvait se révéler comme un très bel album.

Tracklist :

1. Sanctum - Nightsphere Part I

2. Twilight of the Machines

3. Pneuma

4. Glacierheart - Nightsphere Part II

5. The Death of Man

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.