
Genre : Black metal
Label : Debemur Morti Productions
Sortie : 27 octobre 2023
C’est en 2023 que cette nouvelle entité issue du label français Debemur Morti, sortait son premier album. Ershetu avait été initié par le parolier Void et le compositeur Sacr. L’objectif artistique de ce nouveau projet quelque peu mystérieux était d’explorer les différentes conceptions culturelles de la mort. Le mot « ershetu » désigne d’ailleurs un des enfers de la civilisation mésopotamienne.
Ce premier album album intitulé « Xibalba » centrait son propos sur la culture maya et se dotait de musiciens de renom en la personne de Vindsval (Blut Aus Nord) et de Lars Nedland (Borknagar, Solefald). Le premier s’était occupé de l’ensemble de l’instrumentation (guitares, basse, batterie), le second du chant. Le résultat était un album de six titres qui s’inspirait pour une partie du Popol Vuh, principale source de connaissances sur les mythologie mayas.
« Xibalba » s’ouvrait sur « Enter the Palace of Masks »,une introduction, un peu longue mais qui nous plongeait dans une atmosphère cérémonielle suggérant bien l’univers culturel dans lequel l’auditeur allait être plongé. Avec « From Corn to Dust », commençait véritablement le cœur de cet album : la voix de Lars Nedland, des lignes de cordes très graves et un son de flûte obsédant nous plongeaient dans une atmosphère lourde et tragique. Dans la progression du titre une voix grave et saturée venait noircir un peu plus encore l’ensemble ainsi que des lignes de violons qui lui donnait un cachet que l’ont pourrait qualifier de cinématographique.
C’était d’ailleurs, peut-être, une des principales caractéristiques de ce premier opus que de donner l’impression d’écouter une bande originale de film avec des motifs musicaux qui revenaient dans les différents morceaux conférant de l’unité à l’ensemble.
Ces principes de compositions, on les retrouvait dans les quatre autres morceaux mais jamais sous la même forme, ce qui faisait aussi toute la richesse de cet album assez passionnant et immersif.
Du côté de l’instrumentation, Ershetu atteignait un remarquable équilibre entre black metal très sombre et sonorités renvoyant à l’univers maya. Les percussions, les flûtes donnaient un réel cachet à « Xibalba » sans pour autant couvrir tout le reste. Le choix de Lars Nedland pour le chant était plus que pertinent et celui-ci excellait dans chacun des morceaux, finalement qui d’autre mieux que lui pouvait suggérer cette profondeur spirituelle ?
L’usage des cordes pouvait paraître curieux dans un premier temps car ne renvoyant pas forcément à la culture maya mais dans les faits elles s’intégraient naturellement et renforçaient un peu plus encore le coté cinématographique de l’œuvre notamment dans les moments les plus tragiques.
Les paroles reflétaient également cette culture maya que ce soit « Cult of the Snake God » (renvoyant probablement au dieu de la résurrection Kukulkan, équivalent maya du dieu aztèque Quetzalcoalt) ou dans « Tunkuluchu » (référence aux hiboux considérés comme les annonciateurs de la mort).
Ce premier volet d’une série consacré à la mort dans les civilisations disparues s’avérait être un album conceptuel à la fois novateur et équilibré. Servi par un son et un mix remarquable de puissance et de clarté, c’était un disque des plus recommandables pour les amateurs de black metal suffisamment curieux et appréciant des ambiances sortant de l’ordinaire.
Tracklist :
01. Enter The Palace Of Masks
02. From Corn To Dust
03. The Place Of Fright
04. Cult Of The Snake God
05. Hollow Earth
06. Tunkuluchú
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