Strigoi – Viscera (2022)

Publié le 14 septembre 2025 à 07:42

Genre : Death Metal / Crust.

Label : Season of Mist

Localisation : Royaume Uni

Sortie : 30 Septembre 2022

 

  Fondé par Greg Mackintosh et Chris Casket sur les cendres de Vallenfyre, Strigoi sortait il y a deux ans, son second album intitulé “Viscera”. Après des débuts chez Nuclear Blast, c’est le label Season of Mist qui cette fois, soutenait le projet du guitariste de Paradise Lost et de l’ancien bassiste d’Extreme Noise Terror.

Dans la culture populaire roumaine, les strigoi désignaient des créatures tourmentées sortant de leur tombe pour terroriser leurs proches. Une sorte de revenant donc.

  Une créature qui n’était pas sans évoquer le parcours musical et la personnalité de la principale tête pensante du groupe, à savoir Gregor Mackintosh. Bercé dans le death metal de la fin des années 80, le guitariste s’en était éloigné radicalement au point qu’il aurait été difficile d’imaginer un quelconque retour aux sources à l’époque où sortaient des albums comme “One Second”, “Host” ou “Believe in Nothing”.

  Oui mais il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai plus de ton eau...Et en 2010, des circonstances personnelles tragiques, amenaient le musicien à renouer de manière cathartique avec le death de sa jeunesse en fondant Vallenfyre. Une forme de résurrection en somme.

  Après nous avoir hanté avec trois albums à la noirceur dévastatrice, le guitariste décidait en 2018 que le temps était venu de clore ce chapitre et d’en ouvrir un autre…. d’où la création de Strigoi. Nouvelle résurrection.

Dès 2019, la formation commettait son premier album, “Abandon All Faith”, un brûlot tout à la fois death, crust et doom. Hélas, mille fois hélas, cet opus n’avait pas forcément eu l’exposition qu’il méritait du fait de la pandémie. Après ce silence plus ou moins forcé, Strigoi remettait donc le couvert en 2022 avec le bien nommé “Viscera”. Car oui cet album venait des tripes et prenait aux tripes. Dès que résonnaient les premières mesures de “United in Viscera” on était écrasé sous un bloc d’airain constitué d’un riffing de plomb, de leads empoisonnées et d’une voix d’outre tombe.

Pas de doute la couleur dominante était de nouveau le noir. Un noir absolu. Un noir total. Un noir impitoyable. Un noir sans échappatoire. Au fil des trois quarts d’heure de cet opus se déployait toute la tragédie de l’inexistence humaine dépeinte en des tableaux principalement dominés par un doom / death écrasant et hanté de ces leads maladives et flamboyantes qui sont depuis toujours la caractéristique du jeu de Sir Greg Mackintosh.

  Ciselé dans ses moindres détails, Strigoi ne reculait devant rien pour nous lacérer les tripes et l’âme. Les différents arrangements apportaient un supplément de ténèbres : de ces voix féminines mystérieuses dans “Bathed in a Blacked Sun” au cri effroyable de l’une d’elle dans “King of All Terror”, en passant par l’utilisation de quelques orchestrations sur les écrasants “Hollow” et “Byzantine Tragedy”. Rien n’était négligé pour renforcer l’inconfort de ce voyage au cœur des ténèbres.

Si l’album “Viscera” était principalement dominé par un doom aux accents presque funèbres, il comportait aussi, comme son prédécesseur, son petit lot d’invectives grind/crust. Ces influences étaient, peut-être, un peu moins marquées que sur “Abandon All Faith”, mais le duo n’avait pas son pareil pour lâcher quelques uns de ces glaviots fielleux entre deux épaisses couches de doom/death charbonneux.  Que ce soit sur “King of All Terrors” ou “Napalm Frost”, on se retrouvait plongé pour quelques minutes dans un chaos sonore digne des premiers Napalm Death ou Extreme Noise Terror. Une atmosphère noirâtre et débridée où pouvait prendre place la dénonciation des calamités de ce monde.

  Avec Strigoi et cet album, Greg Mackintosh et Chris Casket redonnaient vie un death metal d’une noirceur féroce. Une musique qui avait le cœur solidement ancré dans un monde révolu et un regard féroce sur celui qui est. Une sorte de madeleine de Proust donc. A ceci près qu’ici la madeleine était un morceau de charbon et la tasse de thé, un bol de vitriol.

 

 

Tracklist :

1. United in Viscera (06:44)

2. King of All Terror (02:38)

3. An Ocean of Blood (04:13)

4. Napalm Frost (02:26)

5. Hollow (06:20)

6. A Begotten Son (03:51)

7. Bathed in a Black Hole Sun (04:19)

8. Byzantine Tragedy (05:28)

9. Redeemer (02:38)

10. Iron Lung (07:55)

 

Bonus :

1. A Spear of Perfect Grief (04:13)

2. Beautifull Stigmata (00:41)

 

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